Comprendre notre évolution dans le monde c’est comprendre notre place dans le monde

S’il est reconnu de dire que nous n’avons que peu d’informations sur la réalité de ce que sont les choses matérielles qui nous entourent par la seule information délivrée par nos sens et que l’esprit apporte une autre compréhension du monde dés lors qu’il sait nommer ce qu’il perçoit, il nous semble important de re-contextualiser ces deux apports.
Qu’est-ce que le phénomène perceptif, et qu’est-ce qu’il n’est pas.
Avec mes sens je suis au contact des choses sensibles. Ces éléments de préhension du monde extérieur nous donnent des informations sur le monde qui nous entoure, les choses telles que nous pouvons en sentir l’effet à notre contact plus ou moins proche : avec mes mains, j’utilise la matière sensible. D’autres informations sur le monde nous parviennent, arrivent en nous et se transforment en une connaissance plus subtile que celles que nous procurent nos sens. Nous abordons ici les perceptions indirectes en provenance du monde et en interaction avec nous-mêmes, ce que ces informations nous disent de notre intégration au monde, de la distance plus ou moins grande, distance ou proximité ontologique du monde que nous percevons, nous par rapport à nous dans le monde et à l’extérieur du monde, en interaction.
Que se passe-t-il quand nous faisons interagir plusieurs sensations en provenance d’une même chose ? Quelles parties de nous analysent et perçoivent quelles informations obtenues pour quelle utilité ? Nombreux sont les questionnements et les problèmes que pose le phénomène perceptif ! Mais en fin de compte, la question est-elle bien posée ?
Pourquoi perçoit-on ; quel sens cela a, est une autre manière d’interroger la relation entre signification et sens.

Nous existons et avons conscience que d’autres choses existent, autour de nous, en nous.
Quelles sont-elles, ces choses qui existent, ces informations dont je dispose pour connaître les choses ? Quelle est la qualité des informations sur le monde et sur moi ? Qui perçoit, perception de quoi (teneur de ce qui est perçu), comment et par qui (au contact matériel des choses, directement, autrement… à quelle distance ontologique aux choses) Que faire de ces informations ?
Bien, je vais essayer de te répondre ce que je pense de cela.
Je ne pense pas que l'être domine le corps, mais qu'il en est une émanation, plus exactement, que nos facultés d'Etre Humains comprennent cet "etre" pas essence .On ne peut pas à proprement parler, dire qu'il le domine mais qu'en tant que partie de ce dernier, et extérieur à celui ci, il interagit en permanence. Nos particularités physiques et notre cerveau ne sont utilisés que très partiellement. Les informations que nous avons sur le monde nous sommes données par trois éléments:
1) physique, ce sont les sensations. Elles nous portent au contact du monde, matière par laquelle nous ressentons la matière. L'élément complémentaire prédominant est l'instinct et l'objet en est la présentation de notre corps, sa perpétuation par la reproduction... principe de la vie. C'est à ce niveau que ce joue cette forme de controle du corps dont tu parles, me semble t'il? Tant que nous laissons notre instinct prendre le pas sur notre raison, il nous dirige en suivant son but. Notre action est solitaire, sans réelle conscience de ce que sont les autres sinon cette même manière d'exister, physiquement. Bien nombreux sont ceux qui en sont uniquement a ce stade, ou du moins qui n'ont pas développé leur capacité à percevoir. bb
Il semble difficile de comprendre ce que sont sensations et perceptions sans rechercher dans quels sens ces deux attributions de l’homme lui permettent-elles d’exister dans le monde. Nous avons tendance à isoler le phénomène perceptif comme s’il était source d’informations pures devant nous donner « le vrai » du monde. Or, prendre une partie d’un ensemble construit pour une cause donnée et lui soustraire un de ses constituants ne permet pas de manière certaine de comprendre quel rôle il opère sorti de la construction, ni de le doter d’effets attendus autres que ceux qu’il est censé fournir.
Dans cette idée de recherche du vrai que nous posons, peut-être faut-il se poser la question même du pourquoi de la question, dans notre volonté de comprendre et de savoir comment le monde fonctionne, comme si nous en étions les instigateurs, les inventeurs ou plus simplement comme si nous avions reçu un cadeau dont nous n’aurions pas la notice de fonctionnement. Le sens de notre erreur est sans doute de vouloir faire du monde un objet totalement certain et technique contrôlable. Cette position se retrouve dans l’attentisme envers la science « qui saura régler les problèmes auxquels nous sommes confrontés et que nous avons créés » par manque de discernement de ce que nous sommes.
Comment s’obstiner à dire que Dieu nous aurait créés pour que nous disposions du monde, le transformant en outil technologique de pointe, où certains au cœur de la maitrise économique pourront imposer par d’autres intermédiaires conçus à cet effet, leur loi, pour des consommateurs devenus producteurs de leurs propres consommations, aliénées à ce consumérisme technologique ? Etonnant projet divin !
Par ailleurs si nous sommes le fruit d’une succession d’évolutions aboutissant à notre présentation actuelle, il nous faut y intégrer les formes d’évolution nécessaires à celle-ci dans un contexte dur, duquel nous avons gardé en nous une partie d’éléments nous régissant encore telle que l’instinct. Nous pouvons concernant l’évolution de notre espèce nous arrêter un moment sur cet Instinct (que nous écrirons avec une majuscule pour le différencier des parties instinctives qui le constituent et que nous n’avons pas encore séparées ni abordées) et la manière bien utile dans la construction de ce que nous sommes qu’il a de régler de nombreux actes pour nous, inconsciemment de nous, sans que nous le sachions.
Nous digérons, nous marchons, nos réflexes se développent, nous élaborons une connaissance des choses et des attitudes acquises, innées mais pas encore activées, des capacités insoupçonnées, notre cerveau se développe nos aptitudes aussi, nos sens se constituent, se précisent, la sélection gardant les plus utiles à notre survie de l’espèce à laquelle nous allons progressivement participer, au-delà même du dessein de la nature. (Nous étayerons notre propos d’exemples empruntés dans les travaux de nombreux anthropologues, ethnologues, biologistes moléculaires et autres chercheurs… plus loin dans le texte).
Notre instinct se développe ainsi que les sens les plus utiles qui vont de pair pour ne garder à ce jour que ceux que nous connaissons. Dans la «réalité » de cette évolution de la vie, la qualité des sens est celle de l’utilité et non de l’absolu, l’utile en est cependant une forme dépouillée. Rapidement, nous dirons qu’apparaissent dans le désordre, la raison, la perception, l’intelligence, puis encore l’Etre « primitif » : autres capacités, autre naissance au monde, mais tel n’est pas le sujet. Peut être pourrions nous appeler « nécessité » la meilleure sélection des phénomènes de la perception, effectuée dans la contingence des hasards possibles prise dans le contexte de la survie.
De cette position, nous comprendrons mieux que « nos sens nous trompent » comme le disait Descartes, et que force est de constater qu’ils ne m’informent que très incomplètement sur la réalité du monde. Dès lors qu’on omet de prendre en compte une évolution de notre espèce pour ne prendre que le sens divin d’un dieu me créant à son image, les questions se posent sans offrir le flan à des réponses qui seraient destructrices de la foi nécessaire à son maintient.
S’Il est indéniable de dire que nous sommes présents dans le monde sensible, nous ne pouvons considérer que nous sommes seuls dans ce monde. D’autres choses existent à nos côtés.
Comprendre notre évolution dans le monde c’est comprendre notre place dans le monde.
Le monde existe indépendamment de nous. D’un point de vue atomiste, nous pouvons considérer que les atomes et les molécules sont les constituants de base de la matière. Cette matière est à la foi celle qui nous entoure et celle qui nous constitue, et que nous incorporons puis transformons pour vivre. A notre niveau d’existence, H2O n’est pas une formule faisant ressortir la constitution d’une molécule par un atome d’hydrogène et deux atomes d’oxygène, mais se présente de son aspect macroscopique comme de l’eau, liquide qui nous constitue presque entièrement, qui étanche notre besoin de boire le remplaçant pas la sensation agréable, bien souvent, d’avoir bu. Nous entretenons avec les choses des relations à la fois macroscopiques mais également microscopiques et atomiques. Les informations sur le monde que nous donnent nos sens ne sont à prendre en considération que dans le sens pour lequel nous en disposons et pas dans l’absolu bien que nous puissions, du fait de notre récente évolution au contact de la science que nous mettons en place, regretter que certaines capacités de nos sens ne soient plus développées.

Notre point de vue est clair. Nos sens ne sont pas là pour nous dire avec la plus grande précision ce qu’est le monde mais à l’origine, seulement pour garder notre corps en meilleur état possible dans un monde hostile rempli de pièges et de dangers en vue qu’il se perpétue. Principe de la vie. Depuis, mes capacités perceptives se sont développées et me permettent aujourd’hui d’avoir un autre regard sur le monde, d’obtenir d’autres informations bien plus en relation avec la raison et le développement social. C’est dans ce sens que nous préférons associer les sens à l’instinct et la perception à la raison sans lesquelles (associations) il nous est difficile de comprendre tant leur fonctionnement que leur nécessité.

Aucun commentaire: