Centre d’Études et de Recherches Scientifiques sur l’Être

Projet de statuts en vue de la création d’un
Centre d’Études et de Recherches Scientifiques sur l’Être

I - CONSTITUTION - OBJET – COMPOSITION

ARTICLE 1. Constitution – Buts - Moyens
Il est formé, entre les soussignés, ainsi que les personnes, physiques ou morales qui adhèreront par la suite aux présents statuts, une association déclarée, régie par la loi de 1901 et le décret du 1er août 1901.

Elle a pour but :
· de favoriser la recherche scientifique inter et transdisciplinaire entre chercheurs, étudiants, professionnels et institutionnels en vue de découvrir et d’acquérir de nouvelles connaissances sur l’Être.
· de développer une réflexion sur les conséquences et applications possibles de ces travaux.
· de promouvoir les travaux issus des recherches qu’elle soutient ou auxquels elle contribue de manière directe ou indirecte.
· d’accueillir et d’aider la recherche scientifique sur l’Être, tant en sciences humaines et sociales que dans toutes autres disciplines concernées, et premièrement en philosophie, sociologie, économie.
· d'établir entre tous ses membres des relations amicales et respectueuses, de relier les chercheurs interdisciplinaires tant en France qu'à l'étranger, d’utiliser les rapports ainsi créés dans l'intérêt général.
· de contribuer activement par ses travaux et recherches sur l’Être à une réflexion, fondé sur le droit de chacun d’accéder à une autonomie de pensée, permettant de prendre conscience de son implication et de sa place dans le monde.
· de représenter en toutes circonstances l'ensemble de ses membres et de défendre les intérêts qu'en cette qualité ils ont en commun tant en France qu’à l’international.
· de faciliter à ses membres les moyens d'étendre leurs connaissances, culturelles, techniques ou professionnelles et d'accéder aux fonctions et emplois qui leur permettent de mettre en valeur leurs qualités morales et professionnelles.
· de contribuer au rayonnement de la communauté dans toutes ses composantes nationales et internationales.

L'activité de l'Association s'accomplit au moyen :
· de publications, de communications, de revues, de périodiques et annuaires, de circulaires et d’articles d'informations, en usant de tous supports y compris ceux des technologies modernes.
· de participation et d’organisation de colloques, congrès, réunions, rencontres et communications publiques de tout genre.
· d’oeuvres de solidarité et d'entraides, de prix, de bourses, de récompenses, de création et de gestion d'oeuvres de secours et d'assistance, de prêts de matériel ainsi que te tout moyens légaux lui permettant de poursuivre son but.
· d'aides, d’accueils et de conseils en matière de rencontres et relais internationaux.
· de la constitution sous son égide d'entités exprimant les affinités liées à la formation, et à la culture de ses membres.
· de l'adhésion et de la participation à des associations, établissements ou organismes susceptibles par leur action d'aider l'Association à accomplir sa vocation et plus généralement de toute action susceptible d'accroître son rayonnement.

L'association est à but non lucratif.

Métaphysique de l'Etre

Dans notre travail de recherche nous arrivons au terme de nombreuses réflexions et par leur réduction à un nouveau point de départ que nous pourrions définir comme étant le postulat à une nouvelle métaphysique de l’Etre exprimé le plus simplement possible :

Dans le contexte de la vie, de la poursuite de son évolution et de ses sélections, l’homme s’identifie et poursuit son évolution. Puis, il prend conscience que quelque chose en lui est différent de lui, le dépassant dans une intemporalité et une immatérialité. Observant les enchainements logiques de la nature et, dans sa propre reproduction, il croit devoir en déduire que cette chose en lui qu’il sent différente, lui vient d’un créateur ou d’une divinité…
Cette datation de la période où l’homme se met à prier correspond à l’apparition de l’Etre « primitif ». Si cet Etre, présent en chacun de nous, n’est cependant pas activé chez tous, tous en avons conscience.
C’est par un travail d’activation qui passe par une compréhension, une communication et donc un vocabulaire, que l’Etre inné en nous deviendra l’Etre actif, dans son intemporalité et son immatérialité. Ce nouveau niveau de conscience permet d’observer de ce niveau, nos concepts, nos croyances, nos attitudes dans le monde et de les éclairer d’une nouvelle connaissance.

Eléments de compréhension de termes employés

Remarque : Le niveau que nous tentons de définir est complexe car c’est un niveau d’Etre, ce qui peut expliquer la nécessité de concevoir ou de combiner des mots nouveaux ou existants. Travail heuristique ! Il ne s’agit pas de reconstruire l’existant sans en épuiser le sens mais d’un exercice délicat qui vise à faire ressortir les nuances qu’il peut y avoir au niveau où nous nous plaçons. Si certains termes employés ne font pas forcément preuve de leur nécessité au niveau des sensations et des perceptions, ils prennent leur importance au niveau de l’Etre où ils ne sont actuellement pas clairement définis. Dans ce travail de recherche il est évident qu’à notre stade et au vues des développements à venir certains termes seront peut-être supprimés au profit d’autres déjà existant (mais alors précisés dans le sens que nous ouvrons), ou les incluant dans leurs définitions.

· Intuition : perception directe des choses pour moi, en relation incertaine encore régie par la raison. Etape intermédiaire à l’étrition qui s’est libérée de la mentalisation.

· Instinct : Nous pourrons nous inquiéter des modalités qui nous font agir et qui parfois nous gouvernent, en dehors même de nous, qui nous poussent à nous dépasser ou au contraire à agir comme mu par une force extérieure à nous dont nous ne pouvons cependant douter qu’elle fait corps avec nous.

· Raison : Elle nous permet de moduler ces instincts, nous rend accessible une compréhension raisonnable du monde, participation à la science, manière de nous positionner dans le monde par son exercice. L’exercice de la raison nous permet d’agir sur les éléments extérieurs dont nous avons la sensation et que nous étudions, dont nous percevons l’existence en cherchant à comprendre ces distances qui nous séparent du monde. Informations nouvelles par son application aux sensations, aux perceptions, nous permettant d’exprimer notre volonté sur les autres, sur nous-mêmes et sur la matière en en découvrant, en en interprétant et en en raisonnant le fonctionnement. Capacité à prédire. La raison est cependant une des pistes d’explication à la non émergence de l’Etre en ce qu’elle en limite l’activation dans un processus mental de raisonnement. Si elle agit sur les perceptions et les sensations dans un processus mental correspondant elle n’est pas apte à intervenir de la même manière sur qui sont les autres sources de connaissance et de compréhension que sont notamment les étritions.

· Etrir le monde c’est rentrer en communication par l’Etre avec le monde dans une information étreptible seulement par l’Etre, être informé sur le monde à un niveau d’êtrition où la distance ontologique est confondue, mêlée si étroitement qu'il n'est plus possible de la distinguer.

· Etre dans le monde c’est par la nature des choses la position qui nous met au contact du monde non pas dans son êtrition mais dans sa fusion, dans son être au monde, comme sorti d’un même mais autre, au delà du matériel et du temporel et baigné par en dedans et en dehors, con-prégné, étant partie du tout répondant à la loi de l’universalité. Souvent ramené à la Présence comme figé dans la conscience consciente, moment du temps réunissant passé et futur dans une conscience d’être et d’appartenance réciproque, réunissant nécessaire et contingent dans un moment sans temps, avant qu’un nécessaire devenu possible s’identifie du tout-contingent contenu par la coïncidence des moments du temps. Réunion des partie d’un tout, obtenu dans la relation de l’êtrissant êtrit, de l’êtrition du monde qui nous êtrit. La distance ontique est confondue comme l’est la distance ontologique. Cet action d’Etre par son étrition nous permet d’accéder à l’intemporel et à l’immatériel, dans leur présence matérielle. « J’être le monde ».
· Ontologie sensitive, En fonction des phénomènes perceptifs concernés, ici les sens, les informations qui nous proviennent sont plus ou moins précises, plus ou moins vraies, plus proches ou plus lointaines. Elles nous permettent de nous situer dans le monde sensible sans pour autant nous indiquer ce qu’il est réellement, en dehors de nous et de l’information de nos sens. Nous parlerons d’une ontologie sensitive du monde. Ces informations sont traitées par notre cerveau et analysées en fonction de modalités d’actions et de positions qui sont les nôtres à un moment donné. Nous parlerons ainsi des notions de position dans le monde, notre mouvement au contact du monde que nous sentons et dont nous faisons partie intégrante. Au contact de la rose, la distance qui me sépare d’elle semble être ramenée à un rien sensitif qui cependant ne me permet pas de me confondre avec la rose, me laissant en dehors de la rose que je sens à mon contact. Sorte de liaison asymptotique qui se fond dans l’absolu matériel dans un monisme de la « chair du monde », mais à laquelle je n’accède par mes sens qu’à une distance de contact sensitif me permettant d’échanger des données vraies au niveau des sens. Je n’accède pas à la rose en dehors de sa matérialité et je ne sais pas ce qu’elle est en dehors de cette relation matérielle communiquée par les sens. Pourtant cette rose est bien autre qu’une simple combinaison de molécules. De même, par mon accès perceptif, je me place dans un ensemble perceptif (position et mouvement) me permettant d’accéder à une ontologie perceptive ce cette même rose, notre distance ontologique perceptive est tout autre, notre ontologie perceptive d’échange est aussi autre. Il en est du même principe pour ce qui est de la distance et de l’ontologie étritive.( qui est cependant différente)

· Distance ontologique : espace qui nous sépare du vrai des choses dans leur essence (que nous pourrions appeler l’être de l’étant) : distance de contact sensitif, perceptif, êtritif

· Ontologie perceptive (notions abordée plus haut).

· Distance ontique : « espace » qui nous sépare de ce qu’est l’Etre. Cette distance existe entre nous(en présence ou absence de notre Etre) qu’il s’agisse de soi ou de l’autre, et notre Etre, comme elle existe également entre notre Etre et l’Autre Etre : distance pouvant se considérer de plusieurs approches : Sensation ontique, Perception ontique, Etrition ontique (notions mal approchée plus haut).

Dans ce concept qui est nécessaire pour bien comprendre la différence qui s’opère au niveau de l’Etre nous parlerons d’avantage d’ontétrie qui est différente de l’approche simplifiée de la sensation ontique.
. Ontétrie: Ce mot nous semble apporter une distinction dans la confusion de l’emploi du mot ontique, défini comme étant de l'ordre de l'être en général, relatif à l’ontologie qui elle, concerne l'être, le fait d'exister et qui appartient simultanément à l'ordre de l'essence et à celui de l'existence. Le phénomène d'être est «ontologique». Il est un appel d'être (Sartre, Être et Néant) et en particulier chez Heidegger par opposition à ontique : qui appartient à l'ordre de l'être et non à celui de l'étant. Toute accession à l'objet −toute connaissance ontique comme Heidegger l'appelle −n'est (...) possible qu'à travers la connaissance de l'être de cette chose, la connaissance ontologique (E. Lévinas, En découvrant l'existence, avec Husserl et Heidegger)

Acquérir l’efficience de l’innéité de l’Etre par son activation

Comprendre ses sens et comprendre ses perceptions c’est peut-être pouvoir en disposer pleinement, mais n’est cependant suffisant. Cela nous ouvre la voie à notre Etre et aux capacités nouvelles qu’il nous offre à son tour en nous permettant d’obtenir d’autres informations, que celles des sensations ou biens des perceptions, par les étritions (Cf. définition en fin de texte), complémentaires sur le monde et sur nous, directement accessibles par l’Etre et seulement accessibles à ce niveau d’Etre, dès lors que nous savons le définir, le nommer et le partager.
Ce serait faire erreur de dire que la science en voulant connaître le monde se trompe, la question de notre capacité à découvrir, comprendre, développer, prédire et maitriser est naturelle. Nous pourrons constater que depuis le 17é et encore davantage de nos jours avec nos nouvelles capacités à intervenir sur lui-même, biologiquement sur le génome, l’homme prend possession de l’évolution. Il ne s’agit plus de la volonté d’un Dieu, ni de celle de la nature ou de la vie, mais bien pour la première fois celle de l’humain, comme si n’ayant pas trouvé le mode d’emploi de la nature mais l’ayant démonté pour mieux la comprendre, notre humain personnage s’attaquait à sa propre déconstruction physique pour savoir ce qui se cache à l’intérieur de ce mécanisme et le reconstruire, différemment. Face à cela, il nous semble maintenant possible de prendre en considérations l’existence de notre Etre et de la nécessité d’établir de la clarté sur une distinction entre l’Etre cognitif qui nous informe directement sur le monde et sur nous même au contact au monde et les modalités de l’Etre qui nous permettent d’agir et d’interagir avec le monde, au delà des manières habituellement définies.
La vision partagée de cet état d’Etre en action d’Etre permettant de signifier de nouvelles visées et de concevoir des manières inédites d’envisager un monde dans des applications Humaines d’Etre.
Nous trouvons dans certaines expériences, menées sur les propriétés innées et acquises chez des animaux, celle-ci que nous relaterons comme suivant : « La vue est considérée comme innée et n’a pas besoin d‘être apprise. Cependant, si l’on masque la vue d’un chaton à sa naissance et pendant quelques jours, celui ci perd cette faculté et devient aveugle. » Loin de vouloir conclure à cette expérience, nous pouvons nous interroger sur notre Etre. Si nous ne pouvons douter qu’il est dorénavant présent chez chacun d’entre nous, dans l’espèce humaine, peut être qu’il suffit de l’activer pour lui permettre de se réaliser dans ce qu’il est !

Disposant, comme étrangement dans la définition d’être humain qu’il se donne, du nom de « Etre », l’Etre ainsi nommé va pouvoir exister dans les consciences, et passer d’inné non activé, à effectif par cette activation.

Acquérir l’efficience de l’innéité de l’Etre par son activation.

Bien loin d’êtres réductibles aux sensations ou perceptions les phénomènes perceptifs sont encore incomplètement décris et acquis. Ils ne doivent pas se réduire non plus à une utilisation de connaissance du monde mais s’élargir à une êtrition du monde.

C’est à nous plus qu’à quiconque, philosophes, qu’incombe cette tache.

Pourquoi les phénomènes perceptifs ne sont pas réductibles

Pour répondre à cela, nous devons nous interroger sur ce qu’est l’existant, sur ce que nous sommes, comment nous nous percevons et comment nous percevons le monde puis enfin sur les interactions que nous avons avec le monde et la signification de ces interactions.
· Avec mes sens, je suis au contact de la matière grâce à un corps de matière. Les sens de la vie qui vont avec dans la nécessité de leur existence sont mon instinct de survie, esprit reptilien construit dans mon développement physique originel.
· Avec ma perception, je suis au contact des autres et de moi, sorte d’élévation de ma liberté d’agir, L’instinct est toujours là, la perception intellectuelle de l’information me permet d’interagir avec le monde sensible mais aussi avec les autres. Je reste gouverné par des formes ancestrales que sont l’instinct de la survie de mon corps, les sentiments qui me poussent à agir ou me freinent dans des besoins et des envies. Ma relation aux autres est encore celle de la différence mais au niveau de mon inconscient et de mon conscient. L’autre comme adversaire, comme danger, mais aussi comme plaisir, comme matériel, me dominant ou que je domine, masculin, féminin... La peur de l’autre ou son exploitation restent au cœur du vécu du XXème. Asservissements, guerres territoriales ou énergétiques, dominations religieuses, politiques, prédominances des croyances, pouvoir physique et pouvoir économique.

Comme nous le voyons dans la continuité de l’évolution de la vie, les phénomènes perceptifs nous ont permis de nous hisser à un niveau de connaissances que nous estimons insuffisant puisqu’ils ne nous donnent pas une information totale et parfaitement vraie. Parfois même, en premier lieu ils ne nous disent pas « le vrai » comme le montre le phénomène de la diffraction de la lumière. Mais cela n’est peut-être pas le but de leur développement. Plutôt que de nous reprocher ces imperfections en cherchant à les combler, nous nous poserons en observateur de nous-mêmes et du monde en tentant de mieux comprendre ce que nous sommes et ce que nous pouvons faire avec ce que nous avons ; si nous disposons d’autres atouts non pas forcément pour connaitre le monde mais pour vivre le monde en conscience et non en technicien, vue plus large mais souvent obturé par la position même du technicien. Avons-nous épuisé la découverte en nous, de nos moyens de conscience du monde ou, pris par le démontage du monde, nous oublions de regarder ce que nous en faisons ?

Comprendre notre évolution dans le monde c’est comprendre notre place dans le monde

S’il est reconnu de dire que nous n’avons que peu d’informations sur la réalité de ce que sont les choses matérielles qui nous entourent par la seule information délivrée par nos sens et que l’esprit apporte une autre compréhension du monde dés lors qu’il sait nommer ce qu’il perçoit, il nous semble important de re-contextualiser ces deux apports.
Qu’est-ce que le phénomène perceptif, et qu’est-ce qu’il n’est pas.
Avec mes sens je suis au contact des choses sensibles. Ces éléments de préhension du monde extérieur nous donnent des informations sur le monde qui nous entoure, les choses telles que nous pouvons en sentir l’effet à notre contact plus ou moins proche : avec mes mains, j’utilise la matière sensible. D’autres informations sur le monde nous parviennent, arrivent en nous et se transforment en une connaissance plus subtile que celles que nous procurent nos sens. Nous abordons ici les perceptions indirectes en provenance du monde et en interaction avec nous-mêmes, ce que ces informations nous disent de notre intégration au monde, de la distance plus ou moins grande, distance ou proximité ontologique du monde que nous percevons, nous par rapport à nous dans le monde et à l’extérieur du monde, en interaction.
Que se passe-t-il quand nous faisons interagir plusieurs sensations en provenance d’une même chose ? Quelles parties de nous analysent et perçoivent quelles informations obtenues pour quelle utilité ? Nombreux sont les questionnements et les problèmes que pose le phénomène perceptif ! Mais en fin de compte, la question est-elle bien posée ?
Pourquoi perçoit-on ; quel sens cela a, est une autre manière d’interroger la relation entre signification et sens.

Nous existons et avons conscience que d’autres choses existent, autour de nous, en nous.
Quelles sont-elles, ces choses qui existent, ces informations dont je dispose pour connaître les choses ? Quelle est la qualité des informations sur le monde et sur moi ? Qui perçoit, perception de quoi (teneur de ce qui est perçu), comment et par qui (au contact matériel des choses, directement, autrement… à quelle distance ontologique aux choses) Que faire de ces informations ?
Bien, je vais essayer de te répondre ce que je pense de cela.
Je ne pense pas que l'être domine le corps, mais qu'il en est une émanation, plus exactement, que nos facultés d'Etre Humains comprennent cet "etre" pas essence .On ne peut pas à proprement parler, dire qu'il le domine mais qu'en tant que partie de ce dernier, et extérieur à celui ci, il interagit en permanence. Nos particularités physiques et notre cerveau ne sont utilisés que très partiellement. Les informations que nous avons sur le monde nous sommes données par trois éléments:
1) physique, ce sont les sensations. Elles nous portent au contact du monde, matière par laquelle nous ressentons la matière. L'élément complémentaire prédominant est l'instinct et l'objet en est la présentation de notre corps, sa perpétuation par la reproduction... principe de la vie. C'est à ce niveau que ce joue cette forme de controle du corps dont tu parles, me semble t'il? Tant que nous laissons notre instinct prendre le pas sur notre raison, il nous dirige en suivant son but. Notre action est solitaire, sans réelle conscience de ce que sont les autres sinon cette même manière d'exister, physiquement. Bien nombreux sont ceux qui en sont uniquement a ce stade, ou du moins qui n'ont pas développé leur capacité à percevoir. bb
Il semble difficile de comprendre ce que sont sensations et perceptions sans rechercher dans quels sens ces deux attributions de l’homme lui permettent-elles d’exister dans le monde. Nous avons tendance à isoler le phénomène perceptif comme s’il était source d’informations pures devant nous donner « le vrai » du monde. Or, prendre une partie d’un ensemble construit pour une cause donnée et lui soustraire un de ses constituants ne permet pas de manière certaine de comprendre quel rôle il opère sorti de la construction, ni de le doter d’effets attendus autres que ceux qu’il est censé fournir.
Dans cette idée de recherche du vrai que nous posons, peut-être faut-il se poser la question même du pourquoi de la question, dans notre volonté de comprendre et de savoir comment le monde fonctionne, comme si nous en étions les instigateurs, les inventeurs ou plus simplement comme si nous avions reçu un cadeau dont nous n’aurions pas la notice de fonctionnement. Le sens de notre erreur est sans doute de vouloir faire du monde un objet totalement certain et technique contrôlable. Cette position se retrouve dans l’attentisme envers la science « qui saura régler les problèmes auxquels nous sommes confrontés et que nous avons créés » par manque de discernement de ce que nous sommes.
Comment s’obstiner à dire que Dieu nous aurait créés pour que nous disposions du monde, le transformant en outil technologique de pointe, où certains au cœur de la maitrise économique pourront imposer par d’autres intermédiaires conçus à cet effet, leur loi, pour des consommateurs devenus producteurs de leurs propres consommations, aliénées à ce consumérisme technologique ? Etonnant projet divin !
Par ailleurs si nous sommes le fruit d’une succession d’évolutions aboutissant à notre présentation actuelle, il nous faut y intégrer les formes d’évolution nécessaires à celle-ci dans un contexte dur, duquel nous avons gardé en nous une partie d’éléments nous régissant encore telle que l’instinct. Nous pouvons concernant l’évolution de notre espèce nous arrêter un moment sur cet Instinct (que nous écrirons avec une majuscule pour le différencier des parties instinctives qui le constituent et que nous n’avons pas encore séparées ni abordées) et la manière bien utile dans la construction de ce que nous sommes qu’il a de régler de nombreux actes pour nous, inconsciemment de nous, sans que nous le sachions.
Nous digérons, nous marchons, nos réflexes se développent, nous élaborons une connaissance des choses et des attitudes acquises, innées mais pas encore activées, des capacités insoupçonnées, notre cerveau se développe nos aptitudes aussi, nos sens se constituent, se précisent, la sélection gardant les plus utiles à notre survie de l’espèce à laquelle nous allons progressivement participer, au-delà même du dessein de la nature. (Nous étayerons notre propos d’exemples empruntés dans les travaux de nombreux anthropologues, ethnologues, biologistes moléculaires et autres chercheurs… plus loin dans le texte).
Notre instinct se développe ainsi que les sens les plus utiles qui vont de pair pour ne garder à ce jour que ceux que nous connaissons. Dans la «réalité » de cette évolution de la vie, la qualité des sens est celle de l’utilité et non de l’absolu, l’utile en est cependant une forme dépouillée. Rapidement, nous dirons qu’apparaissent dans le désordre, la raison, la perception, l’intelligence, puis encore l’Etre « primitif » : autres capacités, autre naissance au monde, mais tel n’est pas le sujet. Peut être pourrions nous appeler « nécessité » la meilleure sélection des phénomènes de la perception, effectuée dans la contingence des hasards possibles prise dans le contexte de la survie.
De cette position, nous comprendrons mieux que « nos sens nous trompent » comme le disait Descartes, et que force est de constater qu’ils ne m’informent que très incomplètement sur la réalité du monde. Dès lors qu’on omet de prendre en compte une évolution de notre espèce pour ne prendre que le sens divin d’un dieu me créant à son image, les questions se posent sans offrir le flan à des réponses qui seraient destructrices de la foi nécessaire à son maintient.
S’Il est indéniable de dire que nous sommes présents dans le monde sensible, nous ne pouvons considérer que nous sommes seuls dans ce monde. D’autres choses existent à nos côtés.
Comprendre notre évolution dans le monde c’est comprendre notre place dans le monde.
Le monde existe indépendamment de nous. D’un point de vue atomiste, nous pouvons considérer que les atomes et les molécules sont les constituants de base de la matière. Cette matière est à la foi celle qui nous entoure et celle qui nous constitue, et que nous incorporons puis transformons pour vivre. A notre niveau d’existence, H2O n’est pas une formule faisant ressortir la constitution d’une molécule par un atome d’hydrogène et deux atomes d’oxygène, mais se présente de son aspect macroscopique comme de l’eau, liquide qui nous constitue presque entièrement, qui étanche notre besoin de boire le remplaçant pas la sensation agréable, bien souvent, d’avoir bu. Nous entretenons avec les choses des relations à la fois macroscopiques mais également microscopiques et atomiques. Les informations sur le monde que nous donnent nos sens ne sont à prendre en considération que dans le sens pour lequel nous en disposons et pas dans l’absolu bien que nous puissions, du fait de notre récente évolution au contact de la science que nous mettons en place, regretter que certaines capacités de nos sens ne soient plus développées.

Notre point de vue est clair. Nos sens ne sont pas là pour nous dire avec la plus grande précision ce qu’est le monde mais à l’origine, seulement pour garder notre corps en meilleur état possible dans un monde hostile rempli de pièges et de dangers en vue qu’il se perpétue. Principe de la vie. Depuis, mes capacités perceptives se sont développées et me permettent aujourd’hui d’avoir un autre regard sur le monde, d’obtenir d’autres informations bien plus en relation avec la raison et le développement social. C’est dans ce sens que nous préférons associer les sens à l’instinct et la perception à la raison sans lesquelles (associations) il nous est difficile de comprendre tant leur fonctionnement que leur nécessité.

Etapes de l’évolution de notre connaissance du monde

Les sens sont en relation avec la matière et donc notre corporéité à son contact nous permet de la sentir alors que notre perception est davantage en liaison avec notre préhension de nous même et du monde dans ce qu’il n’est pas forcément uniquement matière, contingence du monde, un moi ayant pris conscience de sa position dans le monde et des autres en tant que même instinctif - limité à notre propre conscience de ce que nous sommes encore à ce moment là, pouvant vivre principalement par l’instinct et les sentiments et s’y laissant contraindre - et un soi pour qui les informations en interaction avec le monde seraient dans l’expression de nos attitudes dans ce monde dans l’altérité, définie cette foi dans la conscience de l’autre pouvant apparaitre comme différent de soi par un apport de la raison et de la perception.


Les étapes de cette évolution de notre connaissance du monde et de nous, pourrait se définir (cf. tableau) par une mise en parallèles de ces différentes étapes. Dans ce tableau, nous mettons en scène les étapes de la conscience, leur rapport avec la matière et le monde sensible, ainsi que les actions pouvant y correspondes.


Il est à noter que cette mise en parallèle ne peut être interprétée a priori et que les éléments agissent entre eux. Par ailleurs si chaque niveau intègre le niveau précédent, il est important de souligner que chaque niveau peut se développer de manière indépendante sans attendre que le niveau précédent soit développé. Plus qu’une hiérarchisation plane, il s’agit d’ensembles d’ensembles. Une autre présentation sera proposée pas un schéma représentant ces ensembles d’ensembles.
· La vie, conscience sensitive : Naissance du corps participation matérielle au monde. Action : nos sens nous informent sur le monde matière en interaction avec notre propre corps géré principalement par l’instinct et la nécessité de notre survie, de notre protection matérielle.

· La prise de conscience de ma propre existence : Le corps s’est développé, le niveau de conscience est celui de la perception sensitive incluent les sentiments. Action : Naissance de la réflexion, conscience de l’instinct, relations avec les autres


· La conscience de moi dans le monde : niveau de conscience du moi et des autres mais seulement à l’identique de moi, accès à la sensation réfléchie et naissance de la perception. Action : encore dominé par l’instinct, les sentiments

· La conscience du soi : niveau de conscience des autres, à l’identique de ma perception. Action : contrôle partiel de l’instinct par la raison, l’altérité

· Intuition : perception directe des choses en relation incertaine avec l’être, encore régis par la raison

· Conscience de l’Etre en soi : niveau de conscience de soi en regard de soi, de l’appartenance à l’unité du monde au niveau du monisme matériel et de l’esprit

· Etrition : perception directe des choses en soi en moi, en relation certaine avec l’être.

Avec mes sens, je suis au contact de la matière grâce à un corps de matière. Les sens de la vie qui vont avec dans la nécessité de leur existence sont mon instinct de survie, esprit reptilien construit dans mon développement physique originel.

Avec ma perception, je suis au contact des autres et de moi, sorte d’élévation de ma liberté d’agir, L’instinct est toujours là, la perception intellectuelle de l’information me permet d’interagir avec le monde sensible mais aussi avec les autres. Je reste gouverné par des formes ancestrales que sont l’instinct de la survie de mon corps, les sentiments qui me poussent à agir ou me freinent dans des besoins et des envies. Ma relation aux autres est encore celle de la différence mais au niveau de mon inconscient et de mon conscient. L’autre comme adversaire, comme danger, mais aussi comme plaisir, comme matériel, me dominant ou que je domine. La peur de l’autre ou son exploitation restent au cœur du vécu du XXème. Asservicements, guerres territoriales ou énergétiques, dominations religieuses, politiques, prédominances des croyances, pouvoir physique et pouvoir politique.

Avec mon instinct, je perçois quelque chose d’autre du monde et des autres c’est la phase intermédiaire à la connaissance directe obtenue au niveau de l’Etre

Niveau du corps = instinct = sensations = action de survie
Niveau de l’esprit = réflexion = perception = action de construction, de forces rivales. A coté des autres et à coté du monde, invité du monde mais pas dans le monde
Niveau de l’Etre = con-prégnance d’être = intuition, êtrition= actrition. Avec les autres, dans le monde (en en faisant partie, dans la même chair)

Ces différentes étapes ne se jouent pas sur un plan hiérarchique successif, mais sont des parties d’une unité de l’Etre qui viennent à se développer dans des temps différents, plus ou moins activés indépendamment mais en liaison interactives.
Présentes chez tout Etre humain, leur degré d’accessibilité est en liaison avec leur activation consciente. La progression de certaines parties donne le seuil minimal de notre état faisant croitre les parties restées dans une non activation, les rendant actives.

Il nous faudra étendre cette analyse à une notion de niveaux de connaissances du monde en position d’acteur conscient de son acte d’acteur se regardant jouer puis élargir à la vision de ce même acteur dans la pièce, avec d’autres acteurs en même posture.
L’instinct serait il à la matérialité qui nous constitue, en rapport à notre préservation de l’espèce, ce que le fait social serait à la perception, sorte d’instinct perceptif dont le mot nous manque pour en définir les différences.
Pour mieux comprendre cette notion nous nous efforcerons de montrer en quoi notre Etre nous permet-il d’accéder à cette compréhension du monde et comment par cette phénoménologie au-delà de la perception nous pouvons définir une nouvelle zone d’accès aux informations sur le monde. Par ce nouvel accès nous aborderons également ce que permet de comprendre ce concept d’Etre polysémique dont l’identification des sens nous ouvrira vraisemblablement à la voie de nouvelles connaissances.
Compréhensions nouvelles du monde mais aussi sur le monde comme sur les ensembles perceptifs des phénomènes de la perception mais également dans les sensations au contact de la matière. Cette même notion d’ensembles de phénomènes perceptifs nous conduira à proposer de nouveaux mots nécessaires à l’existence perceptive de ces définitions, cette compréhension autre que phénomènes perceptifs.

TAbleau des relations entre modalités et actions dans le monde

Formes de vies

Sujet

Moteur

Informations

sur le monde

Position sociale

Forme du vrai

Rapport au temps

Rapport à la matière

matière

corps

instinct

sensations

en face

ontologie sensitive

temporel

matériel

pensée

mental

raison

perceptions

à côté

ontologie perceptive

temporel

immatériel

Etre

Etre

Etre

êtritions

avec

ontêtrie

intemporel

immatériel

Méthodologie de travail

Ces premiers concepts étant grossièrement définis, il nous semblerait plus aisé de faire une relecture des textes philosophiques dans lesquels nous retrouvons ces notions sous-tendue par de nombreux philosophes. Cette recherche épistémologique va nous permettre de parfaire ce travail et d’étayer nos concepts.
Nous tenterons enfin de définir quelques applications pratiques à l’usage de ces concepts d’Etre en relation avec nos autres capacités et dotations physiques nous informant sur le mode, préalablement définis en entrée de texte, dans l’espoir de mieux connaitre le monde que nous sentons que nous percevons et que nous êtrissons, nos modalités d’existence et nos capacités d’actêter.
L’action d’Etre (l’actrition) est dans la prégnance ontologico-ontique de l’action participante d’Etre le monde et d’Etre au monde en co-construction dans l’altérité. La vision partagée de cet état d’Etre en action d’être permettant de signifier de nouvelles visées et de concevoir des manières inédites d’envisager un monde dans des applications Humaines d’Etre.
Si l’accès à l’Etre ontique est dans la présence où il est directement le monde dans une perception matérielle soumise au temps, on ne peut cependant se contenter de cette posture figée sans aller plus loin dans cette ontologie et appréhender l’Etre ontique comme disposant à la foi d’un accès au monisme matériel dont il est à la foi parti intégrante et totalité, mais également disposé à perdurer hors de celui-ci, hors du temps et de la matérialité.

Nomination des différentes présentations de l’Etre confus.

Primauté donnée à l’Etre, agissant
Dans l’Etre agissant il s’agit d’exprimer la primauté donnée à l’Etre c’est une formulation que l’on pourrait noter :
Etre + agir ce qui s’exprimerait par
· Etr-e + ag-ir et dont l’étymon serait
· êtrir.

Les étritions correspondant notamment aux informations accessibles par l’être en tant qu’Etre, sur le monde. L’étrition étant à l’Etre ce que les sensations sont aux sens et les perceptions au mental.

Primauté donnée à l’Action, de l’Etre-agissant
Dans l’action de l’Etre agissant, que nous venons de définir, c’est l’action qui prédomine l’Etre agissant. Cette distinction est fondamentale. Elle pourrait s’exprimer par un mot, issue de l’étymon ente : acte et être agissant
· acte de (Etre + agir)
· acte d’êtrir
· acte + êt-rir
· actrir

L’actrition correspondant à l’action de l’Etre en tant qu’Etre, disposant d’étritions.


Etrir le monde c’est rentrer en communication par l’être avec le monde dans une information étreptible seulement par l’Etre, être informé sur le monde à un niveau d’êtrition où la distance ontologique est confondue.

Etre dans le monde c’est par la nature des choses la position qui nous met au contact du monde non pas dans son êtrition mais dans sa fusion, dans son être au monde, comme sorti d’un même mais autre, au delà du matériel et du temporel mais baigné par en dedans et en dehors, con-prégné, étant partie du tout répondant a la loi de l’universalité. Comme figé dans la conscience consciente et souvent ramené à la Présence, moment du temps réunissant passé et futur dans une conscience d’être et d’appartenance réciproque, réunissant nécessaire et contingent dans un moment sans temps, avant qu’un nécessaire devenu possible s’identifie du tout-contingent contenu par la coïncidence des moments du temps Partie d’un tout obtenu dans la relation de l’êtrissant êtrit, de l’êtrition du monde qui nous êtrit. La distance ontique est confondue. Cet action d’Etre par son étrition nous permet d’accéder à l’intemporel et à l’immatériel, dans leur présence matérielle. J’être le monde.

Agir dans le monde est un état d’être au monde, sans distance ontique ni ontologique mais dans une prégnance ontico-ontologique étant l’action même dans le monde par sa con-prégnance avec les autre. C’est dans cette action d’agir avec les autres également agissants en êtrition du monde et d’eux même que se définit l’action dans l’Etre. Action d’Etre, d’actrir par l’être avec les autres êtres au niveau de l’être. Ce niveau d’actrition propose l’action dans l’être le monde, c’est dans le j’être le monde que j’actrie.

La fin annoncée des croyances en des divinités

Mais alors, ne serait-ce pas aussi la fin annoncée des croyances en des divinités ? Si nous sommes cet Etre, cette propriété, cette faculté particulière à l’Humain, dans son intemporalité et son immatérialité à laquelle nous accédons par moment, qui se retire à nous tout en restant en nous et auquel, nul doute n’est possible nous avons tous conscience, pourquoi dès lors que nous saurions le dire et le partager avoir encore besoin d’un dieu qui nous déterminerait.
Serait-ce parce que j’observe que la pomme vient du pommier, par ce que je sais que la boule de billard blanche que j’observe avance sous l’impulsion de la boule rouge qui vient de la percuter en lui communiquant une partie de sa force et parce que mes connaissances peuvent m’apporter la certitude qu’il en est de même pour toute chose sur terre, étant moi-même sur terre, qu’il faille que dieu m’ait crée ?
Mais alors, faudrait il qu’il m’ait crée seulement pace que je sais bien qu’il y à autre chose en moi dont je n’ai ni les mots ni les moyens de parler et de partager, dont je n’ai pas la connaissance indirecte par les autres, mais seulement la certitude et la connaissance en moi, par moi. Le fait même qu’il m’ait crée compenserait-il ainsi, de fait, le manque de partage qui est le mien et me soulagerait de cette privation.
Par enchainement successifs de raisonnements inductifs prenant leur source sur des observations de la nature, par analogies à ce que nous pouvons observer du monde et de nos connaissances, nous aurions transposés dans d’autres domaines dont ceux de l’imagination et de la croyance, cette préhension de notre Etre, nous conduisant ainsi par une conclusion logique à concevoir un Dieu apportant les réponses et les explications à ce que nous ne savons pas exprimer de nous et pourtant que nous savons en nous.
C’est pacque nous se savons pas le dire et que nous avons conscience de quelque chose en nous que nous ne savons pas partager, qu’individuellement mais tous ensemble, nous invoquons une puissance divine analogiquement créatrice que nous allons aduler dans l’attente qu’elle nous renseigne. Il est tôt fait devant de tels besoins communs à une telle communauté, que certains hommes peut être plus ingénieux ou alors moins scrupuleux, s’emparent de cette disposition naturelle pour en rédiger des règles de fonctionnement pour la masse. Il est alors tout naturel que cette masse s’en emparent, au titre des individualités qui la constitue, et que du coup se sentant réunie par une croyance partagée par un si grand nombre, elles en deviennent « valides » et pratiquées sous l’égide de la foi. Et comme il n’est pas possible qu’un si grand nombre puisse se tromper, « c’est donc que c’est vrai », comme le dit la croyance commune !

Mais ce déterminisme divin ne dit rien de l’ontologie de l’Etre. Bien au contraire, il enferme cette connaissance de soi dans une croyance à valeur de vérité qui annihile la légitimité naturelle de cette conscience en soi, la remplaçant par un jugement assertif sur l’existence d’un dieu.

Il est toujours difficile de tenir une telle position tant les croyances, le besoin de savoir et le manque qu’elles viennent combler chez la plupart d’entre nous sont important, tout comme la peur du vide remplie par ces divines croyances vient si aisément le combler. Notre propos ne sera pas de proposer, en remplacement d’une croyance, une non croyance qui serait de fait une autre croyance, mais d’appeler chacun à titre individuel en ce qu’il a de plus sincère avec lui en sa connaissance de lui-même, sorte de discours d’Etre à Etre, discours nu de mots.

Nous chercherons également à sortir de cette trinité indéfinie de l’Etre, pour identifier dans des parts distinctes des modalités de l’Etre. Nécessité de définir une distinction entre l’Etre cognitif qui nous informe directement au contact du monde, l’état d’Etre qui existe le monde, et les modalités d’Etre qui nous en permettent les actions et les interactions.

Modalités de l’Etre

Et puis, Etre est il un autre mode de participation au monde ou une manière d’exister le monde, de l’in-temporaliser et de le vivre dans une relation autre à nous même et au monde. L’accès à l’Etre est il dans la présence, hors de la perception matérielle du temps ? Nous est-il possible de définir une autre manière d’en parler, comme d’un nouvel élément de relation au monde, autre que nous le procurent les sens ou la perception :
Etre en tant qu’informations sur le monde, nous donnant directement connaissance de ce dont il s’agit, dans une intemporalité et une immatérialité que nous définissons faute de mieux par la négation et par ce qu’elles ne sont pas, pourtant défini par l’Etre.
Mais Etre se peut être également comme mode d’action ou d’interaction au même titre que nous distinguons Instinct, Réflexion et Etre, de Sensation, Perception et Etre.

Comment qualifier, définir ou inventer ce dont ou parle de façon à le partager.

Etre sortirait-il du néant en se partageant en une signification double, différente et complice de cette différence, un double sens en tant que manière d’être et modalité d’être, nouvelle au-delà des contingences et des nécessités, du possible et de l’impossible, du vrai ou du faux, du réel ou de l’irréel mais simplement dans un Etre le monde tels que nous venons de le proposer?

Nous devrons également aborder les interactions entre ces éléments afin d’en faire ressortir les influences, les interactivités et en comprendre l’importance.

Comment définir ce que nous connaissons de notre Etre et qui cependant ne peut être senti par aucun de nos sens, qui est autre qu’une émanation renvoyée par un esprit réflexif, mais pourtant connu de nous comme faisant parti de nous, entre corporéité et spiritualité, entre connaissance instinctive et connaissance par la raison sur l’esprit, sorte de noème, de résultat d’Etre.

Ce nous-mêmes qui est autre que nous dans sa formulation sensorielle et perceptive est si parfaitement présent à chacun que nous l’exprimons communément au travers des croyances ancestrales qui nous régissent encore de nos jours.
Si nous partons du fait que l’Etre qui est un autre nous, que sous sentons et percevons en nous, qui et autre que nos sensations et nos perceptions nous permettent de l’appréhender et que pourtant nous savons présent en nous dans une forme à la foi immatérielle et intemporelle, nous ne pouvons douter de l’attrait des Hommes et de l’humanité à trouver une explication dans des formes de croyances divines, qu’elles soient polythéiste puis monothéistes.
Serait-ce là une des preuves de l’existence de notre Etre et de la certitude de sa connaissance en nous, commune à toute l’espèce Humaine à tous les Etres Humains et ce depuis l’origine de notre évolution vers l’humain, de notre naissance ?

Distance au monde

Au contact de la table, la distance qui me sépare d’elle semble être ramenée à un rien sensitif qui cependant ne me permet pas de me confondre avec la table, me laissant en dehors de la table que je sens à mon contact. Sorte de liaison asymptotique qui se fond dans l’absolu matériel dans un monisme de la « chair du monde », mais à laquelle je n’accède par mes sens qu’a une distance de contact sensitif.

A la vue de la prairie au bout de chemin, j’évalue une distance qui me sépare d’elle. Cette information peut se traduite en durée par le temps qu’il me faudra pour l’atteindre, mais également en quantité de matière sensible, de volume, d’espace qui nous séparent. Il s’agit alors d’une distance de contact sensitif plus important que pour la table que je touche.
Cette information de mes sens me permet dans un premier temps de me déplacer en évaluant le temps qui m’est nécessaire pour rejoindre la prairie mais ne me dit rien sur la prairie, la couleur réelle de l’herbe que j’aperçois au loin, sa texture son humidité, son odeur. Cette information incomplète voire irréelle de mes sens passe directement du coté de l’analyse de la situation dans laquelle je me trouve. Suis-je en danger, y-a t-il des pièges à éviter, vais-je pouvoir m’y rendre ?
Ces questions tiennent de plusieurs facteurs dont un traitement de l’information par l’instinct et par la raison. L’un peut par exemple étudier les risques que j’encours lors de ce déplacement et va rechercher dans son expérience, dans sa mémoire instinctive des situations similaires déjà vécu. Il plonge dans un passé et projette les actions qui vont se dérouler en vue d’une action future.
Avec l’aide de la raison qui peut, en fonction des éléments sur la situation qui lui arrivent et qu’elle va tenter de compléter par d’autres informations de perceptions et de sensations, prévoir les interactions entre le temps, la distance le volume, ma situation et l’état dans lequel je me trouve, vont déterminer et mettre en acte quels sont les meilleures manières de réussir cette intention par une action en cours de réalisation qui me meut vers la prairie.

Maintenant, je suis dans la prairie mais je ne suis pas la prairie, pourtant si je la sens, si je la perçois, je ne puis douter qu’elle à « conscience » de ma présence. Cependant, ne voyant pas d’organes sensitifs comme les miens, des yeux, des oreilles, un nez et des petits bras munis de doigts à leurs extrémités, je pourrais douter, communément, qu’elle n’est rien d’autre qu’une prairie et que l’arbre sur lequel je m’adosse n’est qu’un arbre, un végétal qui ne sait, ne sent, ne perçoit rien de la situation ni de moi-même.
Or je ne puis douter qu’il est informé de ma présence, qu’il me « perçois », qu’il « sent » la pression de mon corps sur son tronc, mais les mots employés ne sont pas les bons et ne peuvent s’appliquer comme nous les employons à notre usage, et je constate que ne pouvant le dire et exprimer ce que je sais au plus profond de moi j’en viens à douter de ce que je sais.
Peut-il s’agir d’un manque de mots, d’une perception qui m’est propre, d’une intuition ? Serais-je un cas ? Ou alors nous faut-il changer de modalité, de manière de définir ce que l’on sait en nous même et que nous ne pouvons dire dans ce niveau actuel d’accès, au-delà de l’instinct et de la réflexion dans une phénoménologie de la perception et en définir le vocabulaire et créer les mots manquants qui nous seraient devenu nécessaires ! ? Devait-on ici parle d’Etre ?

Distance ontologique

Distance ontologique
L’Homme dispose également par sa naissance corporelle d’outils lui permettant de survivre et de poursuivre son évolution. Ces éléments dont il est doté sont ses organes de sensation, ses sens tels que nous les connaissons tous, plus ou moins bien développés pour certains d’entre nous : la vue, le toucher, l’ouïe, l’odora et le gout. Ces éléments de contact avec le monde du moins dans la limite de leur fonction nous permettent d’appréhender le monde qui nous entoure à une certaine distance que nous pourrons appeler distance de contact sensitif ou distance ontologique.
En fonction des sens concernés, les informations qui nous proviennent sont plus ou moins précises, plus ou moins vraies, plus proches ou plus lointaines. Elles nous permettre de nous situer dans le monde sensible sans pour autant nous indiquer ce qu’il est réellement, en dehors de nous et de l’information de nos sens.
Nous parlerons d’une ontologie sensitive du monde. Ces informations sont traitées par notre cerveau et analysées en fonction de modalités d’actions et de positions qui sont les nôtres à un moment donné.
Nous parlerons ainsi des notions de position dans le monde, notre situation géographique au contact du monde que nous sentons et dons nous faisons partie intégrante.

Hypothèse de travail

A l’origine de notre évolution, nous sommes en premier lieu un Etre. Cet Etre est également doté d’une part d’instinct hérité de notre animalité lui ayant permis de lutter dans un monde entouré de pièges, d’animaux, d’espèces autres, de prédateurs de toute sorte, mu par l’instinct de survie, la sélection des plus forts sur les plus faibles, la lutte pour la vie, par l’intelligence de l’organisation en actes puis en pensées.
C’est dans ce contexte que nous nous développons et continuons à grandir en Humain, en Hommes. Notre réflexion, capacité particulièrement développées au potentiel important, continue de grandir en nous et nous permet progressivement de prendre le pas sur les autres espèces tant animales que végétales que minérales sans pourtant les comprendre en ce qu’elles sont, mais seulement à les regarder par le filtre de notre ethnocentrisme.
Nous comprenons le fonctionnement des choses, nous analysons les actions, les réactions du monde qui nous entoure, nous établissons des lois, nous devenons capable d’agir sur le monde à notre échelle, nous nous organisons et devenons capable de prédire certaines des actions et réactions des choses et de la matière. Nous grandissons poussés par notre instinct et notre raison.
Cela nous avons pu le faire grâce aux éléments d’informations sur le monde, sur la nature et sur les autres Hommes dont nous disposons, accessibles par nos sensations et nos perceptions dans un premier temps.


L’homme, dans sa matérialité et sa spécificité d’Humain dispose ainsi par sa naissance de son Etre Homme, de son Etre Humain. Cet Etre, nous ne pouvons douter que nous l’avons parce que chacun en a fait l’expérience à un moment ou à un autre, ou y accède ou y a accédé plus ou moins longtemps, plus ou moins facilement sans pour autant savoir ni comment ni pourquoi dans bien des cas, mais nous ne pouvons cependant douter de cela. Seuls peut-être quelques esprits encore dominés par leur instinct ou leurs sentiments peuvent en douter. Nous ne parlerons pas de leur certitude d’une négation de leur Etre mais seulement de doute ou de propriété non révélée, non activée.
Peut-on douter de son Etre et croire en une divinité qui serait à notre origine, qui nous aurait créé et dont nous dépendrions ? Il semblerait que oui. La nécessité d’établir une relation entre une divinité et nous même, état d’esprit communément rependu auprès de l’espèce humaine, en est bien la révélation. Peut-on être athée sans également se débarrasser de notre instinctivité et de notre réflexivité, alors que c’est par la conscience même que l’on arrive à cette posture ?

Les éléments dont nous disposons pour être au monde et être dans le monde.

Sensations : vue, ouïe, touché, odora, le gout
Ces éléments de préhension du monde extérieur, nous donnent une information sur le monde qui nous entour, les choses telles que nous pouvons en sentir l’effet à notre contact plus ou moins proche. Il s’agira de comprendre l’interaction entre les éléments à l’extérieur de nous et en nous même, approche de contact direct ou indirect dans la limite organique de nos sens.
Perceptions : Comment des informations sur le monde nous parviennent-elles, arrivent-elles en nous et se transforment un une connaissance plus subtile que celles que nous procurent nos sens. Nous aborderons ici les perceptions indirectes en provenance du monde et en interaction avec nous même. Quelle partie de nous analyse et perçoit, quelles informations obtenons nous et pour quelle utilité. Qu’est ce que ces informations nous disent de notre intégration au monde, quelle distance plus ou moins grande, distance ou proximité du monde percevons nous par rapport à nous dans le monde et à l’extérieur du monde, en interaction.

Mais également, nous pourrons nous inquiéter des modalités qui nous font agir et qui parfois nous gouvernent, en dehors même de nous, qui nous poussent à nous dépasser ou au contraire à agir comme mu par une force extérieure à nous dont nous ne pouvons cependant douter qu’elle fait corps avec nous, notre instinct.
En quoi la Raison nous permet elle de moduler cet instinct, nous rends-elle accessible une compréhension raisonnable du monde, participation à la science, manière de nous positionner dans le monde. Que se passe t’il qui par l’exercice de la raison nous permette d’agir sur les éléments extérieurs dont nous avons la sensation et que nous étudions, dont nous percevons l’existence en cherchant à comprendre notre distance au monde. Quelle genre d’informations nouvelles par l’exercice de notre raison appliqué aux sensations, appliquée aux perceptions, nous permet-elle d’exprimer notre volonté sur les autres, sur nous même et sur la matière en en découvrant, en en interprétant et en en raisonnant le fonctionnement. Capacité à prédire.
Que donne le mélange de l’instinct, de la sensation de la raison et de la perception. Dans quel sorte de shaker mélangeons nous ces données qui proviennent d’éléments différents dont les donnés du fait même de leur provenance et de leur destination forment également notre mode de présentation au monde.
Quelle est l’influence de la durée, du temps, notion de vide et de néant, peut on parler de sensation, de perception, d’intuition temporelle ou bien faut il quantifier par des instruments des rapports de durée, de matière, de temps et de déplacements pour concevoir notre nouveau rapport au monde comme dans le monde ?

Parler de l’Etre

Nous partageons une chose qui nous qualifie en tant qu’Etre Humain, que nous savons tous avoir, que nos sens ne peuvent pas sentir, que notre perception ne sait pas percevoir et pour laquelle nous n’avons pas encore de mots pour la dire. Comment se peut-il alors que nous la sachions ? Quels sont ces organes ou éléments de connaissance qui nous donne cette sensation, cette perception, cette certitude dont pourtant aucun d’entre nous ne peut douter, qui fait partie intégrante de nous même, qui est peut-être même à l’origine de nous même, qui est si commune et si propre à chacun d’entre nous, qui fait notre différence et qui nous unit dans notre ignorance verbale ?
Comment parler de l’Etre ? Pour cela, il nous faudra nous plonger dans le passé pour essayer de comprendre à partir de quand nous avons commencé à parler de notre Etre, comment nous en avons parlé. Il nous faudra pour bien analyser ce dont il s’agit, extraire les croyances qui peut être sont à l’origine de notre incompréhension et, s’autoalimentant jusqu’alors nous auraient empêché de pouvoir définir en quoi notre Etre nous est encore si mal connu.
Nous tenterons dans un va et viens entre croyances et certitudes, entre passé et présence d’épurer notre connaissance de l’Etre pour tenter de redéfinir, à partir de ce qui pourra rester de notre travail de recherche, ce dont il s’agit.

Avoir une relation aux choses en conscience des choses et de soi


Avoir une relation aux choses en conscience des choses et de soi et des différents niveaux de connaissances auxquels nous pouvons avoir accès est aussi prendre conscience du monde qui nous entoure non pas comme indépendant de nous, mais comme partie de nous-mêmes .

Quand je suis en présence d’une chose :
Je peux ne voir qu’une chose dans mon champ de vision, sans y prêter attention, mes sens sont activés mais je ne prête pas attention à cette chose. C’est une chose matérielle que j’identifie comme obstacle et que j’évite pour ne pas m’embroncher dans mon déplacement en cours.
Je peux voir de la couleur comme étant une chose rouge, la sensation de couleur s’active et une relation s’établit entre elle et moi. Est-ce moi qui vais prendre cette information dans la chose disposant de couleurs ou bien c’est elle qui m’envoie cette information sur sa couleur ?
Je peux en même temps voir cette chose rouge comme étant une fleur et donc la nommer : je procède à une identification de cette chose que je reconnais comme étant une rose. En la nommant je fais ressurgir les données dont je dispose sur cette rose, les souvenirs que j’en ai, mes expériences sensibles avec elle par acquintance.
Je peux en même temps voir la rose, voir sa couleur et sentir son odeur, prendre cette rose dans ma main et la regarder : plusieurs sens se mêlent, la vue, le toucher, l’odorat me donnant d’autres informations sur cette rose. La conscience que j’en ai devient plus complète. Il y a interaction entre plusieurs sens, une combinaison des sens. Serions-nous proches de la perception ?
Cette rose peut s’imposer à moi et il m’est possible de prendre conscience d’elle différemment : la vue, le toucher, l’odorat mais aussi la fragilité, les traces du temps sur les feuille de la périphérie. Ma relation s’intensifie et d’autres informations s’activent : la tête un peu mole sur la tige me fait comprendre qu’elle manque d’eau et qu’elle est une forme de la vie qui doit se nourrir d’éléments autres que ceux dont elle dispose, mais en relation avec le monde, à la fois partie du monde incorporé se transformant dans l’intérieur des choses, devenant les choses et le monde présenté, à l’extérieur, à la fois visible et montré. (Sera développé plus loin.)
Je peux également ouvrir mon champ de vision et voir ma main qui tient cette rose : comme naturellement la relation s’élargit encore et je rentre en relation, non plus comme extérieur à la relation mais au contact dans cette relation : mon corps apparaît. Je prends conscience de ma participation jusqu’alors inconsciente, pas encore activée dans la conscience de la relation mais encore à l’extérieur de la relation. Certains pourraient dire que la relation physique existe, certes mais nous sommes là dans la conscience naissante de cette relation. L’information sur le monde est aussi une information sur moi comme participant à la relation avec cette rose, en conscience de la relation. Regarder une rose comme à l’extérieur de soi reste une toute autre information tronquée d’une partie de la relation. Là, je peux prendre conscience de mon corps, de moi dans cet endroit et, de la rose qui est sur le rosier et, de la fleur que je tiens dans ma main. Ma perception s’élargit encore.
Je peux ressentir une sensation de joie en associant cette rose à une personne ou à une idée, par exemple au souvenir de l’été dernier : encore d’autres informations se mêlent. Celles des objets inexistants dans la réalité sensible mais seulement dans notre conceptualisation.



(Dans cette illustration de notre idée, le lecteur, s’il le désire, peut mener l’expérience avec la chose la plus simple possible de son choix, à portée de main. Il est cependant nécessaire de garder chacun des éléments des phénomènes perceptifs devenus siens, dès lors qu’ils sont activés. Ce serait, pour le cas réducteur de procéder au remplacement des uns par les autres, voire de ne garder que le dernier en acte.)


A ce stade, sont à la conscience et participent de l’échange non seulement la chose, la couleur, l’odeur, la fragilité, les marques du temps, la fleur nommée, le rosier, le rosier vivant dans le monde et constitué de parties du monde contribuant à sa vie, mais aussi dans mon champ de vision, ma main, mes pieds, une partie de mon corps vu de haut, la conscience de mon existence matérielle, moi-même en vie, en conscience de l’être en relation avec cet autre.
Je peux prendre conscience de ma liaison dans le monde avec cette simple rose et ce rosier. Les sensations, les sentiments, les perceptions, les conceptions sont mêlées, dans une information sur le monde et sur nous-mêmes en conscience du monde et de nous-mêmes, en relation au monde.
Je peux élargir encore mon champ de perception : de l’autre côté du rosier un autre être humain tient également une des roses avec sa main en me regardant, en nous sachant reliés autrement que par ce rosier mais dans la conscience partagée d’Etre, dans la con-prégnance du monde. Cette expérience sensible demande un acte volontaire soutenu ce qui n’est pas « naturel » pour nous car nous obligeant à faire acte mental de cumulation des données des sensations et des perceptions, et à accumuler ces données alors que les organes que nous mettons en branle ne font « naturellement » ou instinctivement ou raisonnablement pas ce genre d’accumulation, de collection. Devant traiter l’information utile ils ont tendance à ne garder que l’information utilisable, directement exploitable en fonction des capacités qui sont les leurs et pour lesquelles ils existent dans leurs développements.
Dit autrement, les organes des sens et les phénomènes perceptifs sont régis par l’instinct et la raison et participent d’une mentalisation de l’extérieur et de notre place dans le monde, notre distance aux choses, c’est pour cela que nous ne gardons que peu des informations que nous avons à proximité.

Quand nous sommes en présence d’un arbre, il nous importe peu de savoir le nombre de feuilles dont il est couvert, nous ne saurions que faire de telle information ni où la stocker, ni dans quelle mémoire ni même quelle devrait être la taille de cette mémoire. Il nous est donc nécessaire que nous n’y ayons pas accès, normalement. Par contre, repérer son ombrage si nous cherchons à nous abriter est bien plus important quand nous voulons nous protéger du soleil. De même, percevoir une atmosphère dangereuse dans un groupe ou une tension, semble plus important que de connaître les individus qui composent ce regroupement de personnes. De ce fait, appliqué aux individus qui constituent ce groupe, ce regroupement va agir collectivement se sentant dans une obligation instinctive commune mais perçue individuellement, que Durkheim pourrait nommer fait social.