Pourquoi les phénomènes perceptifs ne sont pas réductibles

Pour répondre à cela, nous devons nous interroger sur ce qu’est l’existant, sur ce que nous sommes, comment nous nous percevons et comment nous percevons le monde puis enfin sur les interactions que nous avons avec le monde et la signification de ces interactions.
· Avec mes sens, je suis au contact de la matière grâce à un corps de matière. Les sens de la vie qui vont avec dans la nécessité de leur existence sont mon instinct de survie, esprit reptilien construit dans mon développement physique originel.
· Avec ma perception, je suis au contact des autres et de moi, sorte d’élévation de ma liberté d’agir, L’instinct est toujours là, la perception intellectuelle de l’information me permet d’interagir avec le monde sensible mais aussi avec les autres. Je reste gouverné par des formes ancestrales que sont l’instinct de la survie de mon corps, les sentiments qui me poussent à agir ou me freinent dans des besoins et des envies. Ma relation aux autres est encore celle de la différence mais au niveau de mon inconscient et de mon conscient. L’autre comme adversaire, comme danger, mais aussi comme plaisir, comme matériel, me dominant ou que je domine, masculin, féminin... La peur de l’autre ou son exploitation restent au cœur du vécu du XXème. Asservissements, guerres territoriales ou énergétiques, dominations religieuses, politiques, prédominances des croyances, pouvoir physique et pouvoir économique.

Comme nous le voyons dans la continuité de l’évolution de la vie, les phénomènes perceptifs nous ont permis de nous hisser à un niveau de connaissances que nous estimons insuffisant puisqu’ils ne nous donnent pas une information totale et parfaitement vraie. Parfois même, en premier lieu ils ne nous disent pas « le vrai » comme le montre le phénomène de la diffraction de la lumière. Mais cela n’est peut-être pas le but de leur développement. Plutôt que de nous reprocher ces imperfections en cherchant à les combler, nous nous poserons en observateur de nous-mêmes et du monde en tentant de mieux comprendre ce que nous sommes et ce que nous pouvons faire avec ce que nous avons ; si nous disposons d’autres atouts non pas forcément pour connaitre le monde mais pour vivre le monde en conscience et non en technicien, vue plus large mais souvent obturé par la position même du technicien. Avons-nous épuisé la découverte en nous, de nos moyens de conscience du monde ou, pris par le démontage du monde, nous oublions de regarder ce que nous en faisons ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Tu es amené à soutenir que le phénomène perceptif "ne nous donnent pas une information totale et parfaitement vraie". Ta preuve: le phénomène de la difraction de la lumière. Comment donc des phénomènes seraient plus véridiques que d'autres? Comme si les choses non matèrielles (la lumière en tant qu'onde, voir, énèrgie) peuvent-elles être moins véridiques que le verre d'eau et la paille plongée dedans (qui reste bien droite et non brisée)? En outre j'adopte ici la position du "technicien". Mais ma vie perceptive en tant que plongée directe dans le monde, en tant que continuité parfaite de la réalité à ce que j'en crois, est tout autant véridique, car tu le dis: la chose perceptive est un phénomène, et possède alors la même valeur que tous les autres phénomènes...