Etapes de l’évolution de notre connaissance du monde

Les sens sont en relation avec la matière et donc notre corporéité à son contact nous permet de la sentir alors que notre perception est davantage en liaison avec notre préhension de nous même et du monde dans ce qu’il n’est pas forcément uniquement matière, contingence du monde, un moi ayant pris conscience de sa position dans le monde et des autres en tant que même instinctif - limité à notre propre conscience de ce que nous sommes encore à ce moment là, pouvant vivre principalement par l’instinct et les sentiments et s’y laissant contraindre - et un soi pour qui les informations en interaction avec le monde seraient dans l’expression de nos attitudes dans ce monde dans l’altérité, définie cette foi dans la conscience de l’autre pouvant apparaitre comme différent de soi par un apport de la raison et de la perception.


Les étapes de cette évolution de notre connaissance du monde et de nous, pourrait se définir (cf. tableau) par une mise en parallèles de ces différentes étapes. Dans ce tableau, nous mettons en scène les étapes de la conscience, leur rapport avec la matière et le monde sensible, ainsi que les actions pouvant y correspondes.


Il est à noter que cette mise en parallèle ne peut être interprétée a priori et que les éléments agissent entre eux. Par ailleurs si chaque niveau intègre le niveau précédent, il est important de souligner que chaque niveau peut se développer de manière indépendante sans attendre que le niveau précédent soit développé. Plus qu’une hiérarchisation plane, il s’agit d’ensembles d’ensembles. Une autre présentation sera proposée pas un schéma représentant ces ensembles d’ensembles.
· La vie, conscience sensitive : Naissance du corps participation matérielle au monde. Action : nos sens nous informent sur le monde matière en interaction avec notre propre corps géré principalement par l’instinct et la nécessité de notre survie, de notre protection matérielle.

· La prise de conscience de ma propre existence : Le corps s’est développé, le niveau de conscience est celui de la perception sensitive incluent les sentiments. Action : Naissance de la réflexion, conscience de l’instinct, relations avec les autres


· La conscience de moi dans le monde : niveau de conscience du moi et des autres mais seulement à l’identique de moi, accès à la sensation réfléchie et naissance de la perception. Action : encore dominé par l’instinct, les sentiments

· La conscience du soi : niveau de conscience des autres, à l’identique de ma perception. Action : contrôle partiel de l’instinct par la raison, l’altérité

· Intuition : perception directe des choses en relation incertaine avec l’être, encore régis par la raison

· Conscience de l’Etre en soi : niveau de conscience de soi en regard de soi, de l’appartenance à l’unité du monde au niveau du monisme matériel et de l’esprit

· Etrition : perception directe des choses en soi en moi, en relation certaine avec l’être.

Avec mes sens, je suis au contact de la matière grâce à un corps de matière. Les sens de la vie qui vont avec dans la nécessité de leur existence sont mon instinct de survie, esprit reptilien construit dans mon développement physique originel.

Avec ma perception, je suis au contact des autres et de moi, sorte d’élévation de ma liberté d’agir, L’instinct est toujours là, la perception intellectuelle de l’information me permet d’interagir avec le monde sensible mais aussi avec les autres. Je reste gouverné par des formes ancestrales que sont l’instinct de la survie de mon corps, les sentiments qui me poussent à agir ou me freinent dans des besoins et des envies. Ma relation aux autres est encore celle de la différence mais au niveau de mon inconscient et de mon conscient. L’autre comme adversaire, comme danger, mais aussi comme plaisir, comme matériel, me dominant ou que je domine. La peur de l’autre ou son exploitation restent au cœur du vécu du XXème. Asservicements, guerres territoriales ou énergétiques, dominations religieuses, politiques, prédominances des croyances, pouvoir physique et pouvoir politique.

Avec mon instinct, je perçois quelque chose d’autre du monde et des autres c’est la phase intermédiaire à la connaissance directe obtenue au niveau de l’Etre

Niveau du corps = instinct = sensations = action de survie
Niveau de l’esprit = réflexion = perception = action de construction, de forces rivales. A coté des autres et à coté du monde, invité du monde mais pas dans le monde
Niveau de l’Etre = con-prégnance d’être = intuition, êtrition= actrition. Avec les autres, dans le monde (en en faisant partie, dans la même chair)

Ces différentes étapes ne se jouent pas sur un plan hiérarchique successif, mais sont des parties d’une unité de l’Etre qui viennent à se développer dans des temps différents, plus ou moins activés indépendamment mais en liaison interactives.
Présentes chez tout Etre humain, leur degré d’accessibilité est en liaison avec leur activation consciente. La progression de certaines parties donne le seuil minimal de notre état faisant croitre les parties restées dans une non activation, les rendant actives.

Il nous faudra étendre cette analyse à une notion de niveaux de connaissances du monde en position d’acteur conscient de son acte d’acteur se regardant jouer puis élargir à la vision de ce même acteur dans la pièce, avec d’autres acteurs en même posture.
L’instinct serait il à la matérialité qui nous constitue, en rapport à notre préservation de l’espèce, ce que le fait social serait à la perception, sorte d’instinct perceptif dont le mot nous manque pour en définir les différences.
Pour mieux comprendre cette notion nous nous efforcerons de montrer en quoi notre Etre nous permet-il d’accéder à cette compréhension du monde et comment par cette phénoménologie au-delà de la perception nous pouvons définir une nouvelle zone d’accès aux informations sur le monde. Par ce nouvel accès nous aborderons également ce que permet de comprendre ce concept d’Etre polysémique dont l’identification des sens nous ouvrira vraisemblablement à la voie de nouvelles connaissances.
Compréhensions nouvelles du monde mais aussi sur le monde comme sur les ensembles perceptifs des phénomènes de la perception mais également dans les sensations au contact de la matière. Cette même notion d’ensembles de phénomènes perceptifs nous conduira à proposer de nouveaux mots nécessaires à l’existence perceptive de ces définitions, cette compréhension autre que phénomènes perceptifs.